lundi 9 janvier 2012

L'Empire contre-attaque

Le Monde Diplomatique de Décembre livre un intéressant article
comparant le modèle des états-nations, qui "repose sur une utopie,
celle de l'homogénéité: un peuple, un territoire, un gouvernement", et
les différentes structures impériales qui au cours de l'histoire, ont
réussi la gestion de la diversité.

Malgré l'opposition toujours possible  entre l'expansionnisme
impérialiste de son centre et les velléités centrifuges des ses
parties, le modéle impérial a démontré (Chine, Ottoman) sa capacité à
faire durer la stabilité, alors que l'état-nation, dans les Balkans ou
au Proche-Orient, semble une source de conflits sans issue.


Les moyens de l'empire pour parvenir à gouverner des peuples
différents sont très variés : il peut s'appuyer sur les élites
religieuses de chaque groupe sans chercher à les unir (empires Ottoman
ou Mongol), ou  rassembler autour d'un modèle culturel syncrétique
mais dominant, et sur le statut de citoyen (empire romain,  empires
coloniaux européens, et empire américain) renforcé par le soutien d'un
pouvoir religieux.


Les relais de pouvoir ont pu être  un corps gestionnaire spécifique
(Empire britannique des Indes), l'utilisation des élites locales, ou
plus subtilement des élites d'une minorité locale, redevable de sa
position à la puissance impériale.
L'empire Abbasside avait retenu la solution d'enlever des enfants dans
les diverses communautés et de les former auprès du sultan  au rôle
d'administrateur.

Les empires ont modelé le monde : l'empire chinois  bimillénaire,
comme l'Empire Ottoman qui fut la cause indirecte de la découverte de
l'Amérique = Colomb cherchait en fait une voie de contournement pour
atteindre l'Extreme-Orient.
L'Europe et son projet confédéral représente un modèle original et
innovant de construction impériale sans que la violence ait présidé à
sa constitution.

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