Dans l'affaire qui fait les unes du monde entier depuis une semaine, ce qui étourdit n'est pas vraiment, contrairement à ce qu'indique un commentaire donné sur le blog de Maître Eolas, le fait qu'il s'agisse d'un personnage dont on s'imagine "qu'on le connaît, qu'il est comme nous, qu'il ne peut pas être un criminel...". Cela, c'est plutôt peut-être le sentiment que peuvent éprouver les connaissances personnelles de DSK.
Ce qui me laisse perplexe et songeur, c'est que, si le crime était avéré, il faudrait en déduire que chez un individu éduqué, supposé rationnel et probablement supérieurement intelligent, le passage à l'acte criminel peut intervenir en totale contradiction avec le "trade-off" le plus basique des enjeux : pas grand chose à gagner, tout à perdre. Dans le cas d'un Madoff, la règle du "à qui profite le crime" s'appliquait pleinement. Mais dans le cas présent ? Paul Valery aurait-il donc eu raison d'écrire : « la plupart des crimes sont des actes de somnambulisme, la morale consistant à réveiller à temps le terrible dormeur » ?
Sur un tout autre point de vue, il est étonnant que l'Europe ou les Nations Unies n'aient jamais songé à obtenir l'immunité diplomatique pour les dirigeants du FMI. Même si la morale ou la justice n'y trouvent pas leur compte, les Etats-Unis n'ont semble-t-il de leur côté pas oublié de protéger leurs ressortissants des risques d'une juridiction étrangère : la charte de la Banque Mondiale (article VII section 8) octroie l’immunité à son dirigeant (traditionnellement américain) et à ses fonctionnaires dans l’exercice de leur fonction. Bénéficient aussi de l'immunité diplomatique tous les directeurs exécutifs des agences des Nations Unies (section 21 de la convention de 1947 sur les privilèges et immunités des agences spécialisées de l'ONU).
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