Visiter Pékin comme je viens de le faire, 15 ans après un premier séjour, c'est aller d'étonnements en questionnements.
Contrairement à Shanghai et ses alentours, dont les hôtels trop neufs aux peintures trop fraîches rappellent somme toute le far-west américain et ses villes-champignons, le centre de la capitale chinoise semble faire surgir d'un passé prestigieux un monde encore jamais vu.
Parmi les sujets d'étonnement :
- économie: même si bien sûr Jianguomenwai n'est pas représentatif de toute la Chine, le niveau de prospérité qu'on y découvre est impressionnant.
- communication : facile, même si Facebook reste filtré. Nombre de jeunes gens n'hésitent pas à aborder les étrangers, dans un anglais ou un français plus que correct.
- écologie: le flots de 2 roues est aussi bien canalisé qu'à Amsterdam, et sans la pétarade qui l'accompagne dans d'autres capitales d'Asie = à Pékin, les mobylettes sont électriques.
Mes collègues américains n'étaient pas les moins étonnés : comme le note William Pfaff (*), les Pères Fondateurs ont fortement implanté dans les esprits américains la notion biblique d'histoire en tant que processus rectiligne, menant nécessairement toutes les civilisations vers le même destin : se couler dans un modèle préfiguré par les Etats-Unis.
Et voici que Pékin apparaît comme une autre "city upon a hill", baignée semble-t-il par la grâce divine sans adhérer aux principes démocratiques et économiques occidentaux.
Alors, faut-il se préparer à subir l'hégémonie dominatrice du Céleste Empire, ou, comme semble le croire J.Attali dans son dernier ouvrage, le système chinois va-t-il se fondre dans une démocratie mondiale pour le bien de l'humanité ?(*) Le Monde Diplomatique mars 2011
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