jeudi 15 janvier 2009
Fraternité
C'est aujourd'hui le 200e anniversaire de la naissance de Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865), resté dans l'histoire comme le promoteur de l'économie mutualiste, un concept qu'il voulait à mi-chemin entre capitalisme et communisme. Dans sa théorie, le facteur essentiel n'est pas le capital ou le travail, mais l'association des travailleurs, "cette force immense force qui résulte de l'union et de l'harmonie entre travailleurs".
Pour illustrer ce concept, Proudhon cite l'exemple d'un capitaliste qui voudrait faire construire une maison avec un budget de 200 jours de salaire. Sur un strict plan financier, il lui est égal de payer pour cela un seul ouvrier pendant 200 jours, ou 200 ouvriers pendant une journée. Cependant, en pratique, il est peu probable qu'un homme seul arrive à produire ce que la collaboration de plusieurs rend possible. "La plus petite fortune, le plus mince établissement, la mise en train de la plus chétive industrie, exige un concours de travaux et de talents si divers, que le même homme n’y suffirait jamais".
Afin de mettre ses idées en pratique, Proudhon proposa l'abandon graduel des entreprises capitalistes au profit d'associations mutuelles de travailleurs. Ces associations continuant à opérer dans l'environnement concurrentiel d'un marché libre, mais débarrassées des conflits potentiels entre patrons et ouvriers, car constituées d'égaux.
Dès l'origine, les associations mutuelles furent très populaires en France, essentiellement des caisses d'assistance mutuelles fournissant aux travailleurs nécessiteux une assurance maladie ou chômage, des cours du soir ou une bibliothèque. En 1848, plus de 2000 caisses de ce type étaient en opération.
Plus rares sont les exemples de sociétés industrielles qui suivirent les principes de Proudhon. En 1849 cependant, un groupe d'ouvriers opticiens décida de se réunir en association, adoptant le nom d' Association Fraternelle des Ouvriers Lunetiers, puis de Société des Lunetiers, plus tard abrégé en S.L., et enfin transformé en Essel. Cette société devint Essilor en 1972, quand Essel fusionna avec un autre compagnie appelée Silor.
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