24 avril 1994. Le président Mitterrand inaugure le Mémorial des enfants d'Izieu (*). Il conclut son discours par ces phrases:
"Je veux m'adresser pour conclure aux Français et particulièrement à ces 40 millions d'entre eux qui n'étaient pas nés le 6 avril 1944. Qu'ils entendent cette parole de Victor Hugo : "Les souvenirs sont nos forces. Ils dissipent les ténèbres. Ne laissons jamais s'effacer les anniversaires mémorables. Quand la nuit essaie de revenir, il faut allumer les grandes dates comme on allume des flambeaux". Eh bien, il n'y a pas d'avenir sans la lumière du passé. Il n'y a pas d'action et de progrès si la conscience qui les conduits ne puise pas aux sources de l'Histoire. Le succès des combats de demain se construit dans la mémoire des combats d'hier. C'est en elle que la jeunesse forgera les armes de l'esprit sans lesquelles rien n'est possible, elles sont nécessaires à tout destin, individuel et collectif. La République s'est modelée dans des luttes opposant des hommes à d'autres hommes, des volontés à d'autres volontés. Elle n'est pas composée d'hommes libres, elle est composée d'hommes qui veulent l'être. Elle n'est pas composée d'hommes égaux mais d'hommes qui aspirent à l'egalité. Elle n'est pas composée d'hommes fraternels mais d'hommes qui désirent s'entendre quand même pour créer un monde plus solidaire. C'est pourquoi elle est, elle reste et restera toujours inachevée comme toute oeuvre qui aspire à la durée. Aujourd'hui, nous sommes là, témoins parmi d'autres, puisque partout est célébré le souvenir sous ses formes diverses. Au-delà de ces enfants, songeons aux millions (on n'en connaît même pas le nombre) aux millions de leurs frères assassinés. Songeons à leur douleur, mais aussi à la douleur de leurs parents que ne savaient pas et qui un jour se doutèrent que la souffrance était répandue sur leurs familles, sur leurs espoirs, sur tout de qui avait été leur propre existence et sur leurs espérances. A présent que le recueillement reprenne ses droits et que dans le silence ou l'action, se fortifie notre volonté. Merci".
Un style qui me laisse nostalgique de l'ancien président, surtout si on compare à l'assez fade discours hommage à Guy Môquet, prononcé par Nicolas Sarkozy en 2007.
(*) Rapporté dans le blog de Christian Delage, que je vous invite à consulter.
(*) Rapporté dans le blog de Christian Delage, que je vous invite à consulter.
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