vendredi 15 février 2008

Jardin d'Eden

Dans le Diplo ce mois-ci, c'est un article d'Augustin Berque, géographe et orientaliste, qui a retenu mon attention. Il y explique comment alors que dans le Sud, les pauvres migrent des campagnes vers les villes, les citadins des pays riches recherchent désormais un habitat campagnard. Or cette "urbanisation diffuse" s'avère un modèle bien plus gourmand en ressources naturelles que celui de la ville compacte. Il retrace aussi l'histoire du goût des citadins pour la "nature", une représentation idéalisée de la campagne : cet enchantement s'est particulièrement illustré lors de la phase décisive que constitua l'invention du paysage par les mandarins des Six Dynasties, en Chine au IVe siècle. Ce qui, jusque là, était le milieu de vie des paysans devint objet de délectation esthétique à l'usage de ceux qui ne travaillent pas la terre. Pour cela, comme sut le dire le premier poète paysager, Xie Lingyun (385-433), il fallait un "goût" inaccessible aux rustres.

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